mardi 28 juin 2016

Seul le point de vue change tout!

Ce que nous sommes est tellement évident que nous ne le voyons pas! C'est là, à chaque instant, sans discontinuité. Comment pourrait-il en être autrement puisqu'il s'agit de notre nature fondamentale? Bien souvent dans la recherche spirituelle on a l'impression qu'il s'agit de quelque chose de si loin de soi ... Voyons l'erreur!..
 
Tout ce qui existe ne peut exister que par la conscience que nous en avons.
La conscience est la trame de fond permanente immuable de laquelle tout émerge et tout retourne.
Elle est notre réalité, que nous le sachions ou pas. Elle est indescriptible et indicible (la nommer ne permet que de pointer sa direction) mais se sait être. Ce qui en parle le mieux... C'est le silence
 
En fait, le langage, les mots sont des "messagers " via le mental et ne font que conceptualiser le vécu. Quand on reste focalisé sur les mots  on ne peut que rester dans le rêve. Pour revenir à la réalité vivante il importe de regarder comment le mot se vit en soi.
Revenir au vécu, c'est porter l'attention sur les sensations et le ressenti. A ce moment-là, la sensibilité corporelle devient habitée au détriment du conceptuel alors délaissé. Dans cette attention, l'instant présent devient vivant, habité.
On se rend compte que toute chose, quelle qu'elle soit (animal, végétal, minéral, pensée, émotion, sensation..) est perçue et en cela est "objet de perception". Est objet (objectif) tout ce qui est vu et peut donc être décrit.
 
Mais qu'est-ce qui voit, qu'est-ce qui perçoit??
 
L'objet de perception est une réalité relative car impermanente mais au moment de son "existence" il l'est grâce à la perception. La perception de l'objet se fait par la conscience.  Ainsi l'objet n'existe que parce que l'on en a conscience. Remarquons que la seule et unique connaissance de l'objet n'est que la conscience que l'on en a. On prend souvent comme réelle l'idée (concept) que l'on a de l'objet, alors que la réalité de l'objet est le vécu qui découle de la conscience de celui ci. L'objet en tant que tel (concept) n'existe pas, seule la conscience du vécu existe à l’instant. 
 
Prenons un exemple :  regarder une fleur.
Si l'on reste sur l'idée "fleur" cela va se traduire par un imaginaire fait, par exemple, d'images, de sensations olfactives éventuelles  puisées à partir de la mémoire des fleurs, influencé par certains contextes générateurs d'émotionnel, donnant une résultante d'histoires et de projections totalement inventées et organisées par le mental. C'est un rêve de fleur qui n'a pas grand-chose à voir avec la fleur que l'on est en train de regarder. Si on délaisse le concept de fleur et regarde la fleur sans interposition mentale, la conscience est accueil de perceptions sensorielles diverses et de ressenti immédiat sans conceptualisation. L'attention perceptive des sensations, s'affinant petit à petit, va progressivement se détourner du grossier, arriver à une communication-communion avec ce qui était précédemment appelé fleur et dévoiler une présence indicible subtile. Une véritable rencontre s'effectue. La fleur se révèle dans sa réalité qui n'est pas sans rappeler la nôtre....
 
Alors qu'en est-il des mots?
Les mots ont un intérêt de guidance conceptuelle de la conscience.
Ramenés eux même à leur vécu ils sont vibratoires et perceptibles en tant que tel. Leur vibration est évocatrice du vécu de ce qu'ils désignent. Cela se fait sur un plan subtil mais qui est toujours là  et souvent sans même que l'on y prête attention, cela devient évident dès lors que le silence mental les accompagne.
NB le silence mental n'est pas une absence de mots mais un mental au repos et à sa juste place.
 
 
Ainsi, on peut résumer ce que nous sommes tous : Cela, conscience, permanence, contenant illimité d'où émerge et fait vivre le contenu ou spectacle de la vie, impermanent et phénoménal limité.
L'attention (ou conscience focalisée) a une espèce de fascination pour l'objectif impermanent et en particulier pour le contenu mental (pensées) et oublie sa nature d'amont illimitée, permanente.
En déplaçant l'observation naturelle du contenu mental vers une relation directe à l'objet hors contenu mental c'est à dire vers la perception directe non nommée, non commentée de l’objet, une bascule peut la saisir et la retourner à 180°sur elle-même. L’intérêt se déplace de lui-même de l’objet à ce qui l’observe. Dès lors l'identité de ce que nous sommes est ramenée à la conscience elle-même et non plus à ce qui était perçu en amont d'elle.
 
Il s'agit juste d'un changement de perspective.

Dayana

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